10 mars 2011

L'homme de Kaboul

L'homme de Kaboul de Cédric Bannel aux éditions Robert Laffont 

Cedric Bannel nous entraine dans un pays dont on entend beaucoup parler, mais dont on ne connait pour ainsi dire, pas grand chose. L'Afghanistan.

On découvre au fil des pages des personnages réalistes. L'auteur a poussé le trait sans en faire de grossières caricatures.

Oussama Kandar - qui n'a pas changé de prénom depuis le 11 septembre - Fervent Islamiste, fidèle parmi les fidèles, à l'écoute de sa femme, même si ses idées lui font peur. Il est le Qommaandaan de la police de Kaboul.
Malalai, son épouse, qui se bat pour le droit des femmes dans un pays où l'Islam fait loi depuis que les Russes ont retiré leurs troupes.
Mollah Bakir, un taliban modéré qui apprécierait de voir ses frères recouvrer la raison et cesser d'être aussi obtus et cruels.
Nick Snee, un petit (genie) suisse, fils de bonne famille qui n'a rien trouvé de mieux que de travailler pour une "organisation" dite neutre. Comprendre "qui travaille pour ceux qui paient le mieux et ont tendance à oublier qu'il existe des lois".

L'histoire se déroule en bonne partie à Kaboul, l'univers est sombre, terriblement réaliste, les journées sont rythmées par les attentats et autres assassinats. La corruption y est un art de vivre, Oussama cherche à élucider le "suicide" d'un trafiquant répondant au nom de Wali Wadi.
Bien sûr, on ne le laisse pas mener son enquête tranquille, ce serait trop beau. Mais il reste encore des personnes avec des principes, dans ce pays.

Cedric Bannel nous offre sa vision de l'Afghanistan sans caricaturer ni exagérer les traits. Ses mots sont des images claires d'où il gomme la gratuité de l'horreur pour nous montrer la terrible vérité.

Le style est fluide, agréable, les actions sont claires, on visualise très bien les scènes sans pour autant être abreuvé de descriptions.

J'étais sceptique au début du bouquin, me demandant si j'apprécierai de le lire. Et puis j'ai lu. Et pour tout vous dire, je crois que je vais recommencer. Pour le plaisir.

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