21 août 2008

Au dela des ondes

J’ai remarqué que, de temps en temps, lorsque j’éteins la radio, elle continue à marcher. La première fois je ne m’en suis pas rendu compte ; parti me coucher, je l’ai découverte – grésillant – le lendemain matin. J’ai simplement cru que je l’avais oubliée. Mais aujourd’hui, j’ai beau tourner le bouton, rien n’y fait. Je tire sur le fil. Le son persiste.

Bon, je me calme et je repose le poste dé-li-ca-te-ment.

Je crois que je vais aller me coucher. Je dois rêver, c’est la fatigue, oui, c’est ça, la fatigue.

Je me tourne et me retourne – rien – je ne trouve pas le sommeil, impossible de me sortir cette fichue radio de la tête. Quitte à ne pas dormir, autant que ce soit en l’écoutant. Alors, un thé, une couverture et je m’installe dans mon fauteuil favori histoire d’en savoir plus.

Je prends la radio entre mes mains et monte le son ; toujours cette friture, je vais essayer de chercher une fréquence, ça me parait fou de faire ça, sans courant, mais au point où j’en suis…

Rien ? Je suis déçu. Je m’attendais à quelque mystère, quelque aventure impromptue.

Tout à coup je discerne quelque son malgré les parasites ; une musique étrange, ainsi qu’une voix, j’augmente le son :

« Ceci n'est pas une défaillance de votre transistor, n'essayez donc pas de le régler; nous maitrisons à présent toutes les retransmissions. Nous contrôlons les graves et les aigus. Nous pouvons vous noyer sous un millier de sonorités ou dilater une simple note jusqu'à lui donner la clarté du cristal et même au delà.

Nous pouvons modeler votre audition et lui fournir tous ce que votre imagination peut concevoir. Pendant l'heure qui vient nous contrôlerons tout ce que vous aller entendre.

Nous partagerons toutes les angoisses et les mystères qui gisent dans les plus profonds abysses, au delà du réel. »

Etonné de ce tour de force, mais soulagé, je ris ! Ce n’est qu’une émission de radio ! Un truc à la gomme dans le genre « vous entrez dans la quatrième dimension » Pour la peine, je vais m’en délecter ; je me pencherai sur le problème de la retransmission plus tard.

Une heure d’angoisse et de frissons plus tard, j’émerge de ce monde parallèle où je m’étais fondu. Je m’y suis cru, tout à fait cru. C’est la première fois que je ressens autant une histoire. Elle n’était pas originale, pourtant, une sorte de martien dans un monde étrange – ressemblant au notre, du moins par l’architecture – j’ai déjà vu mieux.

Le grésillement s’est tu, enfin. Comment se fait-il que cette radio a pu me transmettre cette émission ? Mais suis-je bête ?! Ce ne peut être qu’un oubli de ma part. J’avais laissé les piles lors de ma dernière sortie. Comment ? Pas de piles ?

Tout à coup mes trois, trois ? yeux accrochent le miroir je me reconnais vaguement mais ce qui me choque le plus c’est cette peau verte, écailleuse… et ces deux soleils qui se lèvent par delà les immeubles.

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